« T'es sur que ça te dérange pas ? J'ai besoin de quelqu'un comme toi là-bas, ce serait super si tu pouvais venir avec moi à Monte-Carlo. » J’hochais la tête avec le sourire gêné et enjoué de cette perspective. « Je commence quand ? » A tout juste vingt ans je venais de trouver un boulot dans une autre ville, loin de chez moi. Mes rêves de faire ce que je voulais était désormais tout proche, à porté de main. Vivre à Fontvieille n’a rien à avoir avec les espoirs que j'avais, la réalité est bien différente, survivre dans l’une de ces villes relève presque du miracle. J’ai grandis dans l’un des quartiers les plus excentré de Monaco et pourtant je devais être le gamin le plus heureux du monde. Ma mère Sophia est une personne géniale, la meilleure au monde, elle bosse dans un magasin au port et moi je travaillais dans un restaurant, faisant des allers-retours entre la salle et les cuisines. J’ai grandis dans un appartement au quatrième, notre tour avait un ascenseur par chance ce qui n’était pas le cas de tous, mais c’était plus pratique surtout avec plusieurs enfants, seulement je prenais toujours les escaliers, ne voulant pas être enfermé dans cette cage en fer. Ma petite sœur Luna à dix-huit ans, c’est une tornade vivante, puis il y a Olivia, qui à seize ans elle n’arrête pas de courir partout et veut devenir une super star.. « Maman c’est moi, j’suis rentré. » Je souris en m’approchant d’elle. Ce n’est pas uniquement ma mère, c’est la chose la plus précieuse que j’ai. Comme toujours elle est en cuisine en train de faire un de ces fameux gâteau au chocolat, une merveille. « Tu veux m'aider ? » Je n'hésite pas un seul instant et prend une cuillère pour l'aider dans sa préparation. « J’ai trouvé un boulot.. à Monte-Carlo. » dis-je en me mordant la lèvre et regardant fixement le plan de travail de la cuisine devant mes yeux. Elle ne dit rien, mais je sais qu'elle ne veut pas forcément que je m'en aille aussi loin d'elle, mais au fond, elle est heureuse pour moi. Elle s'en veut de ne pas avoir les moyens de m'offrir tout ce dont j'ai rêvé, mais ce dont j'ai besoin c'est d'aider ma mère et de vivre mon rêve quoi qu'il arrive.. « Fais pas cette tête m’man. Je reviendrais de temps en temps pour venir vous voir et je serais apprenti dans un des plus grands restaurant. » Je ne tiendrais pas si je sais qu'elle est contre ma décision. « Tant que tu es heureux mon chéri, c'est le principal. » Je comprenais parfaitement sa réaction, je la regarde avec un air de supplication, elle savait très bien que lorsque j'étais déterminé, rien ne pourrait me faire changer d'avis, même elle. Ma mère me fit un sourire attendrit en passant ses bras autour de moi, me serrant contre elle. Quelques bisous et jours plus tard, j'étais déjà sur la route pour partir..