Dehors, il fait un temps de chien. De la pluie, des orages, du vent. Synonyme de tempête. Quant à moi, je suis sagement à l'intérieur, dans ma chambre à me peigner. Je ne serais dire combien de temps j'ai passé à me brosser les cheveux, mais, ça me permet de réfléchir, de prendre des décisions, d'être calme. J'ai également un autre moyen de me détendre. Tout simplement la danse. Aujourd'hui, je serais contrainte de traverser ce temps, afin, d'aller à mon cours. Je vis avec cette passion depuis l'enfance, rien ne pourra m'arrêter. Je remarque dans mon miroir, qu'une silhouette est dans l'encadrement de la porte. Je tourne légèrement la tête. « Maman, qu'est-ce que tu fais là ? » Son visage se crispe. Elle n'est jamais parvenue à dissimuler son inquiétude. Je décide alors de me lever, en prenant soin de poser le peigne. « Je suis inquiète pour ton avenir, Emily. Tu passes ton temps à des fêtes ou à la danse. J'ai eu plusieurs coups de fils de tes professeurs et tes notes sont en baisses. Je dis ça, car ton avenir est réellement en jeu. Certaines règles vont être appliquées. Plus de danse. Que deviendras-tu quand nous ne serons plus là ? Tu n'as personne d'autres que nous... » C'est alors que mes pensées se bousculent les unes sur les autres. Il n'y en a pas une pour rattraper l'autre. Je serais danseuse professionnelle, c'est tout ce que je veux faire, c'est tout ce dont j'ai besoin. Je veux vivre de ma passion. « La danse, c'est tout ce que je veux faire ! Puis c'est faux ! J'aurais toujours quelqu'un ! Je rappelle que j'ai des amis sur qui compter ! Tu ne vas pas me priver de ça ! » C'est injuste de me priver de ma source d'inspiration. Lorsque j'ai perdu ma sœur, c'était le seul moyen de m'apaiser et ma mère oses me priver de ça. Je la hais à un point. « Ils ne sont pas éternels, tout comme toi ! Arrête de prendre tes rêves pour des réalités Skylar ! Trouves-toi un avenir réalisable ! » Elle n'a pas le droit de ma vie à ma place ! De m'imposer une autre filière alors, que je serais triste et malheureuse durant les jours à venir et ceux jusqu'à la fin. J'ai qu'une envie, m'enfouir dans ma couette, prendre un coussin, le mordre et crier dedans. Mais à la place, je suis complètement dépitée sur place, des larmes coulent de longs de mes joues. « Tu n'es qu'une égoïste ! » Lâche furieusement avant de lui tourner le dos. Je rectifie ce que j'ai dit au début, rien ni personne ne peut m'empêcher de danser...hormis ma mère. Seulement, ça ne se passera pas comme ça !

Quelques années se sont écoulées depuis, cette fameuse discutions, qui m'a privé de ma passion. Enfin, c'est ce à quoi, elle pensait, car j'ai continué à aller à mes cours de danse et ma moyenne n'a pas augmenté, ni plus ni moins, elle est restée intacte. Comme une feuille blanche poser sur une table, en attendant d'être imprimé d'encre. Mes notes attendaient de s'élever un peu. J'ai quitté le cocon familial à ma majorité, cependant, je n'ai pas changé de ville. San Francisco, là, où je voyais ma vie traçait parmi sa culture, ses paysages et sa joie de vivre. Je n'avais pas beaucoup d'argent en poche, mais après mes boulots à mi-temps, j'avais récolté de quoi, payer un loyer, le reste, je continuerais de bosser le temps de passer des castings de danse. Pour m'aider un peu, un ami était en colocation avec moi, donc, le loyer a perdu de sa valeur, grâce à lui. Le jour où j'ai enfin trouvé un métier stable, dans un cabaret, le soir même j'ai assisté à une scène qui m'a expédié à Monte-Carlo à Monaco. Une femme avait été assassinée et étant un témoin de cet acte violent et sans scrupules, je suis sous la protection du United States Marshals Service. Pour dire plus simple "programme fédéral de protection des témoins". Une nouvelle vie, une nouvelle identité. Loin de ma ville, loin de ma vie. Trois que j'habite là-bas, j'ai dû apprendre le français et je me retrouve à travailler dans un café. Ma vie parfaite c'est éteinte à partir de cette minute.