21 juin 1989
C'est dans un petit quartier de Los Angeles que mon histoire a commencé, imaginez donc la scène. Tous ses regards braquaient sur moi, guettant la nouvelle venue, de grands yeux bruns et une touffe de cheveux sur la tête : Isobel. Le prénom que ma mère m'a donné, également celui de ma grand-mère décédée quelques mois plus tôt. Ma mère répétait sans cesse, me serrant dans ses bras : "tu es la plus belle chose qui me soit arrivée ma fille". Neuf mois avant, mon père l'avait abandonné sans aucune explication, il ne voulait simplement pas assumer sa paternité. Un lâche ! Mais ce n'est pas pour autant que ma mère s'est laissée aller, bien au contraire. C'est dans un petit appartement qu'elle m'a ramené, ce n'était pas le grand luxe, un petit trois-pièces. Ma mère ne roulait pas sur l'or, serveuse dans un café de la ville cela ne gagne pas tellement bien. Je n'ai certes pas eu une vie de luxe, mais ce n'est pas pour autant que j'ai été malheureuse. Avec ma mère nous avons toujours eu une relation très fusionnelle, on ne se cache rien, on se dit tout sur tout. Bref... Une très bonne relation mère-fille.

Quoique j'aie grandi dans un quartier difficile, je ne suis jamais tombée dans la délinquance. Certes, j'ai déjà fumé un petit pétard par ci, par là mais je n'ai jamais été à la tête d'un gang. Mon truc à moi, c'était plutôt la danse de rue, les battles et tout ce qui va avec. Très jeune, j'ai commencé à danser avec ma bande de potes du quartier, ensemble nous avons appris cet art. Ma mère n'a jamais été pour cette pratique, toujours la peur que je devienne comme ses jeunes qui se droguent, qui boivent... Elle ne m'a jamais empêché pour autant. Ma mère et moi nous nous sommes jamais disputées, mais lorsque je lui ai dit que j'arrêtais le lycée pour me consacrer à la danse ce fut le gros clash. Pendant plusieurs mois, on ne s'est plus adressé la parole, je suis d'ailleurs partie vivre chez mon petit ami.

Peu à peu, ma mère et moi nous nous sommes reparlées, elle a commencé à accepter que je puisse quitter les bancs de l'école pour me consacrer entièrement à ma passion. En contrepartie, j'ai trouvé un job histoire à me mettre de l'argent de côté : serveuse dans un bar tranquille. Je n'avais que dix-huit ans, mais déjà une très grande maturité, c'est sans doute ça qui a rassuré ma mère.

20 décembre 2011
Pendant presque quatre ans, j'ai galéré pour m'en sortir et surtout intégrer une troupe de danse, mon rêve de petite fille. Toujours soutenue par ma mère et mon petit ami, j'ai réussi mon objectif en intégrant une troupe française, pour un spectacle de danse. Heureuse mais triste à la fois quittant mes proches pour me rendre en France où mon rêve allait commencer. Je pouvais enfin dire "Ouf" malheureusement le spectacle n'a pas eu le succès qu'on attendait, de nombreuses dates sont annulées et au final seulement trois mois de gloire si on peut dire cela comme ça... Je ne laisse pas pour autant mon rêve de côté !

C'est à Monaco que je pose mes valises. Rapidement, je trouve un poste de professeur de danse dans une école d'art de la scène. Ce n'est pas si mal payé et puis je fais ce que j'aime plus que tout. Mes proches me manquent énormément, la distance avec mon petit ami restait à Los Angeles commence à vraiment peser lourd. Tellement de questions dans la tête. Est-ce que je vais m'en sortir ici ? Dois-je retourner aux États-Unis ? Est-ce que la relation avec mon petit ami va-t-elle durer ? Des questions qui restent sans réponse pour moi....