Après qu'il m'ai quitté, j'ai changé, énormément. J'ai tout simplement perdu cette joie de vivre qui me caractérisait tant. En partant ce jour-là, il avait pris une partie de moi-même. Papa en avait marre de me voir déprimer à longueur de journée. Il voulait me voir sortir, prendre du bon temps avec mes amis, mais je n'en sentais pas la force. Je n'y arrivais pas, tout simplement. Alors il m'a trouvé un homme, quelqu'un avec qui il pensait que je pourrais oublier Julian. Comment pourrais-je, il était l'homme de ma vie! Sauf que sa présence à mes côtés m'empêchait de sombrer un peu plus. Finalement, il m'était bénéfique. Je n'étais pas amoureuse de lui, je ne pensais pas l'être en fait. Mais petit à petit, je me suis retrouvée à rire à ses blagues, penser à lui, un peu plus chaque jour. Si au début, je prenais ça pour une trahison envers Julian, après quelques temps, je m'étais dit qu'il était temps de passer à autre chose. Papa l'aimait beaucoup, alors ce fut tout naturellement qu'il me demanda ma main. Je n'étais pas spécialement heureuse, mais j'étais bien. J'avais fini par tomber amoureuse, mais jamais je ne pourrais l'aimer comme Julian. Il le sait mais ne dit rien. Il se contente juste de ce qu'il a et je lui en suis reconnaissante. Le soir, avant de m'endormir, je rêve de ce qu'aurais dû être ma vie s'il n'avait pas péri. Nous aurions une belle maison, mariés, avec une petite fille sans doute. Là, tout ce que j'ai, c'est une belle maison... et un avenir sans lui... Et parfois, je ne peux tout simplement pas m'empêcher de pleurer. Pleurer cette vie sans lui.