JULITTA & BRENNY.

Profiter des petits instants simples mais dont on regrettera si on ne le fait pas. Il faut un moment où vous décidez que les choses doivent changer, de prendre la vie comme un cadeau et de la vivre à fond. Ma vie est sur le fil, ma vie tient seulement grâce aux battements de mon cœur. Les docteurs ne savent pas combien de temps, je tiendrais. Certains disent quelques mois, d’autres quelques années. Pour moi, c’est comme si j’allais mourir demain alors je me balance dans la vie. Je ne fais pas attention, plus attention, aux langues de vipère, aux égoïstes et à toutes ses conneries. Je ne remets plus rien à demain. Quand je veux quelque chose, je ne réfléchis pas je le fais. Je n’ai plus le temps de me dire, j’aurais le temps de le faire ou d’y penser. C’est maintenant ou jamais. Je pense à moi, à ma famille, à mon mari. Et aujourd’hui, c’est à ma sœur. Une après-midi toutes les deux à la plage. Et heureusement, j’ai le droit à un jour de congés où je peux profiter de ma sœurette. Après bien plusieurs minutes pour trouver un endroit où laisser ma voiture, j’entre sur le sable chaud. La mer. Un endroit dont j’aime regarder pendant de longues heures. J’aime venir ici le soir et m’asseoir en regardant la beauté du lieu. Mon portable vibre. Brenny qui m’indique où elle se trouve. Je passe entre des serviettes et aperçoit ma sœur, son portable à la main entrain d’hurler sur son téléphone. Je souris et m’approche. « Alors comme ça, on s’énerve contre l’homme invisible. » nous n’étions pas aussi proches avant. Avant, j’étai loin de m’entendre à merveille avec ma sœur ou mon frère. On était trop opposé. Et puis le temps a fait qu’on s’est rapproché, qu’on a tissé un lien fort entre sœur. Le vrai déclencheur, c’était la fois où je lui allais dans cet incendie pour la sauver. J’ai risqué ma vie pour ma sœur, mais à ce moment précis, plus rien n’avait d’importance à part elle. je ne me voyais pas la perdre. Un lien très fort, mais pas assez fort pour que je lui dise que bientôt, je ne ferais plus partit de sa vie. Je n’y arrive pas. Je n’y arrive pas, parce que je sais que lorsque je prononcerais ses mots Brenny voudra être constant près de moi. Et c’est ce que je ne veux pas. Je ne veux pas qu’on me dorlote, je ne veux pas qu’elle laisse sa vie de côté pour prendre soin de moi. Elle mérite d’avoir sa vie et de la vivre comme elle l’entend. Pas devoir s’occuper de sa sœur, surtout que je n’en ai pas besoin. Je suis la seule qui peut essayer de faire tenir mon cœur plus longtemps : des petits exercices, une alimentation saine, une vie reposée… je pose mon sac au sol, attrape ma serviette, je déplies en essayant de ne pas mettre de sable dessus. J’adore la mer mais je déteste avoir du sable sur moi. Quand ça me colle et que ça passe de partout, j’ai envie de crier. J’enlève la petite robe de plage que je range soigneusement. Puis je m’allonge sur le dos en attrapant le portable de Brenny. Je regarde l’écran et voit qu’elle joue à Angry Birds. Je rigole et le lui rend. C’est le genre de jeux qui vous rend dingue. Vous pouvez y passer des heures dessus pour arriver à passer un niveau. Au point que vous avez envie de balancer votre portable à travers la pièce. « Alors comment s’est passé ta semaine ? » demandais-je en ouvrant mon tube de crème solaire. J’ai beau ne pas avoir une peau claire, je la protège constamment. Et oui, mon métier me pousse à faire attention à ma peau. truc complètement idiot quand on connaît ma maladie. Avoir un cancer de la peau ne me fera pas mourir plus vite, cependant, je suis maniaque, j’aime faire attention, ce n’est pas de ma faute. Une fois le tout accomplit, je glisse mes lunettes de soleil sur le nez et m’allonge. Ça fait du bien de pouvoir profiter de l’air extérieur et de ne pas être enfermer à l’hôpital. J’aime travailler à l’hôpital cependant, j’aime aussi profiter de la beauté de Monte-Carlo.

Julitta K-E. Rudzoska a écrit:

JULITTA & BRENNY.

On sera jamais heureux quoi qu’on décide, quoi qu’on fasse. Pour certain, ce n’est qu’une broutille. Une histoire de cœur qui finit mal, un accident mineur… rien qu’un petit truc qui fait qu’on change. Cependant, il y a aussi les grands drames. Un mort. Une maladie. On ne peut pas faire marche arrière. La machine à remonter le temps n’hésite pas. Alors on sèche nos larmes. Ça prend du temps, mais on se fait une raison. Ça peut prendre quelques jours, des mois. Il m’a fallut une année et demi pour me faire à cette idée. Une année pour prendre conscience que rien ne me soignerait, que je partirais du jour au lendemain sans peut-être avoir le temps de dire en revoir à ceux qui comptent pour moi. Je sais que ça sera un drame pour eux. Je sais qu’ils auront du mal à me voir partir et à se faire à cette idée. Cependant, je ne veux en aucun cas les voir dépérir et les voir me pleurer pendant des jours. Je ne veux pas de ses enterrements ennuyeux où tout le temps pleure. Je veux que les gens soient heureux de m’avoir connu, que je sois passé dans leur vie et que je leur aie apporté du rire. Des sourires. Des rires. Pas de larmes. Seulement, je sais que mes parents ne pourront pas se retenir surtout maman et sa sensibilité. Ma famille est une chose à laquelle je tiens. Et je sais que si je venais à perdre Brenny ou mon frère, je serais complètement dévasté. Donc je ne peux pas leur prier pour qu’ils ne soient pas en larmes lors de ma mort. «Bien, je n'ai pas arrêté de travailler je crois que c'est la meilleure chose de ma semaine et... il y a Nolan, deux mois qu'il est revenu et deux mois... où je suis complètement perdue, je l'aime comme une dingue ce mec et j'ai cette impression que plus rien ne sera comme avant ! Enfin ma vie amoureuse est un désastre depuis tellement de temps... Et toi tu vas bien ? Ta semaine n'a pas été trop chargée j'espère ?» c’est souvent comme ça, on fonce dans le boulot quand ça va mal. Un truc de famille. Les Rudzoska glissent sous le travail pour oublier les soucis de la vie et voir le temps passer plus vite. Ce n’est pas la meilleure chose à faire mais je dois dire que pour moi, ça me va. Je ne sais pas travailler ça me calme et aider des gens chaque jour, ça me remonte le moral et ça me fait voir qu’il y a toujours pire que moi, et que je dois arrêter d’en vouloir à la terre pour ma maladie. Je peux encore marcher, continuer ma vie sans être en fauteuil ou dans un lit à longueur de journée. L’amour un grand mot dont j’avais oublié le sens. Ma vie amoureuse était un désastre jusqu’à il y a deux ans. J’encaissais les histoires courtes et pleines de souffrances. Je tombais toujours sur le mauvais gars, celui qui vous veut dans ses draps et c’est tout. J’étais un peu trop naïve, je crois. Mais j’ai changé. J’ai tiré un trait jusqu’à que je rencontre mon mari. Aujourd’hui, je suis une femme heureuse qui nage dans le bonheur. Je me sens bien avec lui. Je désire que Brenny est la chance d’avoir le même amour. Elle le mérite. Et ça pas seulement parce que c’est ma sœur. Elle le mérite parce que Brenny est une fille sublime, adorable et pleine de vie. « Fais bien attention avec lui, je n’ai pas envie qu’il t’arrive quelque chose comme la dernière fois. Tu mérites quelqu’un qui soit près de toi et qui te voit comme un diamant. Parce que c’est ce que tu es petite sœur. Un diamant. » je fais une courte pause. « Oui, je vais très bien. Comme d’habitude, on ne peut pas dire qu’il existe un jour où à l’hôpital c’est calme. » dis-je en souriant pour bien faire passer ma première phrase qui est un gros bon mensonge. J’aurais dû lui dire que non. Que je ne vais pas aussi bien que je le montre. Que mon cœur est en mauvais état et chaque jour qui se passe ne fait que empirer les choses. Je préfère mentir. C’est plus simple et très égoïste. Je n’ai jamais été très bonne pour les drames alors je préfère éviter les sujets. C’est beaucoup plus simple et ça fait moins de mal à ceux qu’on aime, surtout quand ça prend ce chemin. Si c’était quelque chose de différent, je ne ferais pas ce faux pas. Mais là, c’est l’idéal. Même mes parents ne sont pas au courant. Le seul au courant c’est mon mari et ça parce qu’il était là lors de mes derniers examens sinon je ne sais pas si j’aurais été capable de lui dire.