La petite fille grimpa sur son lit, et ne se fit pas prier pour se glisser sous les couvertures. Elles étaient roses, comme tout ce qui se trouvait dans la pièce. Cette dernière ressemblait ni plus ni moins à une reproduction d’une chambre sortie tout droit d’un catalogue. Elle sourit de toutes ses dents, du moins celles qu’elle avait, et se mit patiemment à attendre son père. Bien qu’elle apprécie toutes les activités qu’ils faisaient ensemble, celle-ci demeurait de loin l’une de ses préférées. Lorsqu’elle vit l’ombre de son géniteur se faire de plus en plus imposante sur le pas de la porte, elle ne put s’empêcher de lâcher un petit cri de joie. « Alleeeez père, viteeuuuh ! » Elle se mit ensuite à taper dans ses mains, l’incitant à se joindre à elle au plus vite. Si la plupart des enfants détestaient le coucher et le rituel qui le précédait, ça n’était pas le cas de Grace. Du haut de ses cinq ans et demi, elle attendait ce moment avec impatience. Non pas qu’elle soit patiente en d’autres circonstances. Il fallait avouer que malgré l'éducation stricte qu'elle recevait, son père savait assouplir les règles de temps en temps. Le jeune père entra en trombe dans la chambre, et prit des airs de méchant loup-garou, et prit une voix grave, et assez effrayante. « On m’a dit qu’une petite fille séjournait ici ? Je vais te mangeeeeeer toute crueeeeeee. » Alors que la petite fille hurlait d’excitation et un peu, de peur, Simon Alanzy du Dresnay se jeta sur le petit, quoique grand pour elle, lit de Grace, et mit à lui faire des chatouilles. Il avait beau savoir que selon les psychologues qu’il avait consultés sur ordonnance, il ne fallait pas autant éveiller un enfant avant le coucher, il n’en avait rien à faire. Personne d’autre que lui n’était apte à savoir ce qui était bon pour sa fille. Après quelques minutes à se chamailler, le calme revint dans la chambre. « Père, je peux avoir un chocolat chaud ? » « Mais tu t’es déjà brossé les dents, Grace. » Elle fit la moue, et baissa la tête, sachant parfaitement comment faire céder son père adoré. « Oh… Mais je veux boire moi. » Il soupira, et se leva finalement. Il ébouriffa les cheveux de la petite fille, et secoua la tête en signe de désespoir. « D’accord. Mais c’est la dernière fois. Grace Alanzy du Dresnay, est-ce que je suis claire ? » Elle sourit en coin, fière d’elle-même. « Oui mon père. » A son tour, il sourit malgré lui. Une dizaine de minutes plus tard il revint avec sa commande, et il s’installa à côté d’elle. La tasse désormais à moitié remplit, la petite fille leva les yeux vers son père. « Dis papa, maman elle était belle ? » Voilà un bout de temps qu’ils n’avaient pas abordé le sujet. Il cala un peu plus la petite fille sous son épaule, et plongea son regard dans le sien. « Oh oui ma chérie, qu’elle était belle ta maman. Tu lui ressembles, beaucoup beaucoup. » « Est-ce qu’elle m’aimait ? » Soudainement, il eut les larmes aux yeux. La réalité était bel et bien qu’il était veuf, depuis trois ans. Et depuis tout ce temps, il s’efforçait de jouer le rôle des deux parents, tout en tentant de concerner l’image de sa défunte épouse intacte. Car malgré tout l'amour qu'il lui portait, il savait que les circonstances terribles de la mort de sa femme étaient dramatiques, et ce en parti à cause de ses troubles de la personnalité amplifiés par les problèmes de couples qu'ils rencontraient. « Plus que tout au monde, Grace. Tout comme moi. » Il l’embrassa sur le front, et ferma les yeux pendant un instant. « Mais alors... Pourquoi elle est partie au ciel alors ? Elle peut pas redescendre du ciel ? Moi je veux la voir. » Tenant la petite tasse de ses deux mains, la petite fille se montrait de plus en plus pressante. « Je suis désolée, Grace. Tu la verras un jour, je te le promets. »


Haha. L'anglais ça passe tellement mieux! Première et sûrement dernière fois de ma vie que j'écris dans toi, enfin dans le petit carnet que je tiens là. La seule et unique raison pour laquelle je le fais en ce moment même, c'est parce que mon père est en train de me fixer avec ses yeux revolver. Et je ne dis pas ça parce qu'il a des beaux yeux hein, ses yeux tuent vraiment, au sens propre. Personne n'oserait le défier, pas même Chuck Norris. Il me l'a "offert" ( qui veut d'un journal intime pour ses 19 ans? ), car d'après lui je suis beaucoup plus agressive depuis quelques temps, quelques mois. Bon, depuis un an jour pour jour ou presque. Cela coïncide avec le départ d'Alexandre, et cela aurait donc un lien, selon les dires de mon père. Non mais, LOL quoi. Il est parti et a disparu dans la nature, point barre. Il m'a sans doute oubliée, a poursuivi sa vie, c'est cool. Je m'en fous. Vraiment. Je crois. C'est pas comme si il était comme ma moitié et qu'il n'a pas répondu à ma lettre. NON, PAS DU TOUT. Lettre où je me suis littéralement mise à nue, où j'ai laissé de côté ma putain de fierté, et où je lui ai avoué mes sentiments. Ok c'est vrai, j'ai la haine. J'espère pour lui qu'il ne reviendra jamais, c'est mieux pour lui qu'il reste là où il est. Mon Dieu je tremble, et c'est comme ça chaque fois que je pense à lui. J'en ai marre. Sur ce, je m'en vais faire semblant de ranger ce foutu carnet.